Copie intégrale d'un l’article de presse de 1958.
Le 3 avril 1944 à Firminy, les fascistes assassinaient Vial et Barnier.
Il y a 14 ans aujourd’hui, deux jeunes résistants, Hippolyte Vial de Terrenoire et Barnier de Saint-Etienne, tombaient sous les balles des fascistes à Firminy.
C’était le 3 avril 1944. Une équipe spéciale du Camp Wodli, après avoir accompli une mission dans la région stéphanoise, reprenait le chemin de la Haute-Loire. Mais à Firminy, l’un des 5 maquisards avait une tâche à remplir. Pendant qu’il l’effectuait, les autres se rendirent dans un café de la place Waldeck Rousseau pour l’attendre. Ils laissèrent la voiture en stationnement devant la porte.
Trahis !
Mais, si ces jeunes gens avaient choisi la France, d’autres personnages se vautraient dans la trahison, dénonçant, assassinant au nom de Pétain, Laval et du fascisme hitlérien.
La milice fut informée de la présence des Résistants. Elle cerna la place et lorsque John, Alex, Vial et Barnier se rendirent compte du danger, il était trop tard.
Ils tentèrent cependant courageusement leur chance, préférant le combat à la reddition.
Ils s’engouffrèrent dans la voiture, Alex au volant, John à ses côtés, Barnier et Vial derrière. Aussitôt des rafales de mitraillette crépitèrent et dès le début Vial et Barnier, frappés à mort, s’écroulèrent sur la banquette. Un milicien s’approcha de la portière gauche, braquant son révolver contre les occupants : « Rendez-vous ! » hurla t-il.
Pour toute réponse, John leva son arme et fit feu en même temps que le fasciste, qui s’écroula. Mais Alex avait été touché et le nez sur le volant ne donnait plus signe de vie.
Sauvés
Alors, un combat désespéré s’engagea entre John et les miliciens. Utilisant toutes les armes à sa disposition, la sienne et celles de ses camarades, le courageux maquisard tint les fascistes en respect durant plusieurs minutes. Pendant ce temps, Alex, seulement étourdi par la balle qui l’avait frappé à la nuque, reprenait ses sens et aussitôt mettait la voiture en route.
Cette tentative réussit. Les miliciens tenus à distance par le feu de John ne purent s’opposer au départ de l’automobile. Les deux hommes parcoururent ainsi 5 à 600 mètres avant que le moteur, criblé de balles ne rende l’âme. Mais c’était suffisant pour qu’ils puissent fuir à travers la campagne échappant ainsi aux miliciens.
John devait pendant les combats de la Libération, trouver une mort glorieuse à Bellevue La Montagne ; quant à Alex, arrêté quelques semaines plus tard, il fut déporté mais survécut au camp de la mort.
Les fascistes, voyant leur proie leur échapper, se vengèrent sur les corps de Vial et Barnier. Ils s’acharnèrent sur les cadavres, les trainant sur le pavé, leur écrasant le visage à coups de talons.
Certains d’entre eux ont payé leurs crimes.
Malheureusement, beaucoup ont réussi à se camoufler et à bénéficier par la suite d’une amnistie honteuse.
Aujourd’hui, les fascistes croient le moment venu de passer à l’offensive. Ils se livrent aux pires excès et dernièrement, à Firminy, ils ont odieusement violenté un prêtre. Mais ils se trompent, s’ils croient que la Résistance a oublié !
Le 13 avril
Chaque année, les Résistants de la région commémorent le souvenir de Vial et Barnier, pour lesquels un monument a été élevé en leur honneur place Waldeck-Rousseau à Firminy.
En raison des fêtes de Pâques, cette cérémonie a été fixée le dimanche 13 avril. Nul doute que ce jour là tous les Résistants et leurs amis viendront honorer la mémoire de leurs jeunes camarades et montrer ainsi au fascisme que la Résistance n’a rien oublié.
C.P.
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