On m'a fait parvenir ça, et je trouve qu'un petit hommage à cet homme est mérité. Si vous connaissez des personnes qui mériteraient un hommage, c'est avec plaisir que je le mettrai sur ce site.
Antoine ANGELI.
Le lieutenant John et ses hommes prennent part à plusieurs actions dangereuses. Ses hommes ont une grande confiance en lui.
En août 1944, au moment de « l’insurrection nationale », le QG des FFI de Haute-Loire se trouve à la Chaise-Dieu (connu pour son abbaye imposante, et depuis quelques années pour son festival de musique sacrée…, c’est une région magnifique…)
C’est de là que, le 18 août 1944, partent une quarantaine d’hommes sous
les ordres de « John », à la rencontre d’une colonne allemande qui remonte
du Puy. Mais, mal informés ou trahis (on ne le saura jamais), ce sont eux
qui tombent dans un guet-apens ! Cachée dans un petit bois, à la sortie
d’un village appelé Bellevue-la-Montagne, la colonne allemande ouvre le
feu sur le car qui les transporte.
« John » fait immédiatement descendre ses hommes et, bien que grièvement
blessé, couvre leur retraite le plus longtemps possible. Puis, ne voulant
pas tomber vivant aux mains des ennemis, il réserve sa dernière balle pour
lui-même…
Il avait 25 ans.
A la fin de sa dernière lettre de prison (du moins dans celles retrouvées dans les papiers de famille), datée du mois d’août 1943, il dit à son père : « Qu’il doit faire bon, en ce moment, sous les châtaigniers, à Nocario… » Sans commentaire…
Voilà, en résumé, ce que l’on peut vous apprendre de sa vie et de sa mort.
D’abord inhumé au cimetière de La Chaise-Dieu avec les autres résistants morts au combat, mon grand-père a décidé de rapatrier son corps en août 1963 au cimetière de Nocario, (j’étais petite, mais je m’en souviens, et je pense que je ne suis pas la seule !), où vous pouvez voir sa plaque, et où il repose toujours, en tant que « Lieutenant John » (des grades militaires ayant été accordés par la suite aux combattants des FFI). .
PS. Le frère aîné d’Antoine, Jean-Baptiste, lui aussi résistant, condamné à 20 ans de travaux forcés par le gouvernement de Vichy, et déporté à Dachau en juillet 1944 après une tentative d’évasion de la Centrale d’Eysses, en est revenu vivant ! Il a terminé sa vie en Côte d’Ivoire, où il était directeur de cabinet du maire d’Abidjan, en 1980.
En hommage à sa mémoire, son frère Jean a écrit ce poème :
Mon frère, écoute... Il faut me pardonner l’affreux bonheur de survivre
mon frère au visage d’archange, au regard clair de condottiere
Héros silencieux des hauts faits nocturnes, un contre cent, A pas d’ombre
dans la boue sanglante A pas de loup, messager de colère, Ariel casqué..
Toi qui n’as jamais courbé ta haute taille Devant nul reître
au langage inhumain Soldat debout dans le péril, pareil à une
figure de proue Soldat Au coeur de cristal, aux yeux de source, à la
main de fer - mon frère.. tu étais notre vengeance taciturne
- le glaive des enchaînées, des emmurés, de tous ceux
qui ne devaient pas lever les yeux vers le ciel - des hommes sans nom
aux bras désespérément croisés, des esclaves vêtus
de brume, harcelés de vent, blessés de pluie
dans les plaines sans repos...
et des morts piétinés, écartelés, des morts invincibles
des morts sans pitié; morts les dents serrées - Ton corps
et ton sang miraculeux, ma France ! tu étais le visage fraternel
de demain, la violence de notre amour et sa jeunesse virile Dans la
nuit du monde il y avait toujours cette clarté, tes yeux véridiques
Et l’émouvant sourire de ta bouche vivante Ta bouche de
chair au dur éclat de blessure neuve - et maintenant, maintenant
pleine d’argile ô mon frère ! Maintenant, seul j’écoute
la nuit et la mer parler aux morts seul je vois le vent vanner le grain
du soleil seul je vais sur la route où tu marchais en chantant.
Tu semblais boire au jaillissement de la vie, vain qui voulait t’atteindre
- mais le sort a patiemment cherché le défaut, dans l’ombre.
Tu es couché, un petit trou noir dans la tempe - Eteinte la tranquille
lumière, close la bouche amie du sourire et rien n’émeut
la plénitude de l’été !... Mais tu n’es
pas mort mon frère. Non ! Te voici. Te voici ! Ton exemple désormais
est une arme Ah luttons ! conduis moi durement qu’il ne me souvienne
que du soldat et de sa victoire
- inachevé Juillet 1945.
A Tonio, le compagnon de sa vie dangereuse au maquis.
Jean ANGELI
Je remercie infiniment Mme Madeleine LAURENS pour toutes ces précisions. Page Suivante
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