Décès de Didier Bouillon, auteur d’une étude scientifique sur notre commune

Didier Bouillon travaillant sur les compositions botaniques des parcelles de la commune en avril 2003. Photo de Vincent Battesti
Didier Bouillon travaillant sur les compositions botaniques des parcelles de la commune en avril 2003. (Photo de Vincent Battesti)

Didier Bouillon nous a quitté le mois dernier. Ethnologue, Professeur à l’Ecole Nationale du Paysage de Versailles il était venu au village avec plusieurs de ses élèves dans les années 90 pour « s’informer sur le passé pour comprendre le patrimoine bâti et naturel, paysager en un mot, présent aujourd’hui. Il était intervenu sur la commune à la demande du Parc et de la commune de Nocario pour bâtir avec le village un projet paysager. » (Vincent Battesti)

Un courriel de Vincent Battesti a apporté des précisions sur le travail de Didier Bouillon à Nocario, et fourni deux photos plus personnelles.

Didier Bouillon sur le Lac Léman
Didier Bouillon sur le Lac Léman, à la suite d’une conférence sur le paysage donnée en avril 2010 (Photo de Vincent Battesti)

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10 réflexions sur « Décès de Didier Bouillon, auteur d’une étude scientifique sur notre commune »

  1. Paysagiste, élève de Didier Bouillon à l’École de Versailles, il a aussi été mon éphémère directeur de thèse.

    Didier Bouillon, ayant continué à s’intéresser de très près à la Corse, m’a par ailleurs confié la réalisation de la Charte paysagère de Peri, qu’il avait initiée avec ses élèves.
    Ce travail, en cours d’achèvement, sera prochainement présenté au public.

    Merci à vous de l’hommage que vous lui rendez sur vos pages.

    Il m’a en outre très souvent parlé de votre commune, de l’accueil qu’il y avait reçu et des choses passionnantes qu’il y avait observées, ayant d’après ce qu’il en disait, grâce à la Charte de Nocario véritablement appris à regarder le paysage corse et ses patrimoines.

    Il nous a quitté, mais certains -dont je suis- ont beaucoup appris à son contact et essaient de perpétuer son regard original et informé sur le paysage et les hommes qui l’habitent.

    Charles Ronzani.

    Paysagiste Dplg – Doctorant à l’École nationale supérieure du Paysage de Versailles.

  2. Didier était un ami de lycée. Nous avons été très proches pendant plus d’une décennie, puis nous nous sommes perdus de vue. Apprendre sa mort fortuitement sur Internet me rend très triste.
    Jean-Dominique Brierre

    1. Nous sommes désolés d’avoir été à la source de votre tristesse, mais il nous semblait nécessaire d’informer les habitants et les amis de Nocario du décès d’une personne à laquelle cette commune était attachée.

  3. Bonjour
    j’étais un ami de Didier , que j’ai connu à Montmartre en 1978 quand j’étais étudiant et lui déjà ethnologue. Nous avions de longues discussions sur le Burushaski, la langue du Hunza, au Pakistan, sur laquelle il projetait à l’époque d’écrire une thèse en ethno linguistique.
    J’avais déjà voyagé en Asie à l’époque et il fut en quelque sorte l’un de mes mentors en la matière, lui qui avait habité en Iran et connaissait l’Iran, l’Inde et le Népal, où j’allais habiter par la suite des années.
    Nous nous étions perdus de vue depuis une bonne vingtaine d’années même si j’avais continué, parfois, à l’appeler au téléphone : habitant désormais en Asie du sud-est, je reviens rarement en France et très peu à Paris. Mais cela faisait très longtemps que je n’avais plus de nouvelles.
    Je suis infiniment triste d’apprendre la mort de ce cher vieil ami ; et cela par hasard, en faisant une recherche sur le net pour retrouver son numéro de téléphone…
    A tous ses proches, collègues et amis, avec mes tardives condoléances en cette fin 2018,
    Bruno Philip
    Bangkok

    1. Cher monsieur, nous sommes désolés que vous ayez appris ainsi le décès de Didier Bouillon. Ici, tous ceux qui l’ont côtoyé l’appréciaient beaucoup, pour sa convivialité, son érudition et sa compétence. Le séjour effectué à Nocario fut pour toute la communauté un événement marquant humainement et culturellement. Ces condoléances seront pour ceux qui les liront une manière de raviver encore le souvenir de cet aimable disparu.

    2. BRUNO PHILIP, bonjour. J’imagine votre choc…

      Didier m’a souvent parlé de sa thèse jamais achevée, mais c’était en général lors de longues conversations à bâton rompu et bien arrosées, chez lui ou dans l’un ou l’autre (justement) bistrot de Montmartre, et, après sa disparition (assez subite aussi pour moi, qui le savait malade mais pas à ce point, et qui ne l’avait pas vu depuis un an, car je partage ma vie entre Berlin et le sud de la France), je me suis rendu compte avec tristesse que j’avais finalement assez peu retenu de détails et sur la langue, et sur ses voyages de l’époque.

      Ses aventures intellectuelles et géographiques de jeunesse, anciennes et éloignées de nos préoccupations d’alors (la théorie du paysage, la sémiotique, l’ethnologie, l’histoire rurales…) constituaient plutôt en effet une toile de fond et un passé « héroïque » sur lesquels il s’exprimait par bribes et de manière allusive.

      Tous ses récits, ses conseils, toute sa personne, toute sa « posture » -terme qu’il employait souvent- étaient littéralement imprégnés de l’esprit bouillonnant, si j’ose dire, de l’époque qui a été celle de sa formation intellectuelle. Un temps un peu mythifié chez lui, où l’informel, l’engagement politique, le goût de la révolte constituaient l’habitus, le logiciel, la noblesse et la probité pour qui avait quelque ambition intellectuelle. Loin du conventionalisme frileux du milieu de la recherche aujourd’hui…

      Je serais à l’occasion fort intéressé d’échanger avec vous.

      Et par intérêt intellectuel, et pour nourrir le souvenir de Didier, et pour compléter le portrait rétrospectif, posthume et « global » que je peux me faire à présent de cet ami et pour moi aussi mentor à divers titres, en attendant, peut-être d’écrire un jour quelque chose comme une biographie, ou du moins quelque chose qui honnorerait sa mémoire sur le plan professionnel (il avait rêvé, s’il avait vécu, de réaliser un manuel érudit de lecture du paysage, à la fois pointu sur la méthodologie et pratique sur le terrain).

      Par rapport à moi, vous avez dû être un peu comme le témoin parallèle de ses pérégrinations et de son caractère quelque 25 ans avant moi, sur un mode et dans un monde sans doute bien différents.

      Nous avons chacun une pièce différente du puzzle qu’est la vie de cet homme singulier, qui a parfois été beaucoup dénigré sur le tard et pour de mauvaises raisons par nombre de gens aux vues limitées, mais aimé et estimé avec une grande sincérité par ses amis ou par les gens de qualité qui ont pu croiser sa route et lui être reconnaissant pour sa générosité, son authenticité et son engagement dans ses missions.

      Avez-vous des coordonnées (mail essentiellement), à me communiquer, en attendant un de vos rares déplacement en Europe ?

      Merci. Bien cordialement,

      Charles Ronzani.

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