Ces deux années passées ont privé les orezzinchi de leurs traditionnelles processions du Vendredi Saint, si ancrées dans la culture corse, occasion annuelle de se retrouver pour un temps de spiritualité et de convivialité. Dans la mesure où les décisions sanitaires ne soient pas plus drastiques qu’à l’heure actuelle, les processions auront donc lieu comme à l’habitude, à Campana, Nucariu et Verdese, ainsi qu’il en a été convenu. Que ceux qui le peuvent viennent ainsi retrouver la ferveur de la tradition et les souvenirs de leur jeunesse pour les plus anciens.
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Un nouvel elan pour « terra e ghjente d’orezza »
Depuis quelques mois, l’association « Terra e ghjente d’Orezza » donc Eric Campana est le président, a relancé son activité et nombre de projets d’animation culturelle et touristique destinés à mettre en relation les habitants de l’ancienne pieve et à faire connaître l’identité forte de cette terre sont en train de voir le jour.
Ce dimanche 20 mars, jour du printemps, les membres de l’Association se sont réunis à la casa Paoletti, la maison du Parc à Petricaghju pour examiner ces projets et les conditions de leur réalisation. On y a évoqué le retour du petit marché de producteurs locaux de Piedicroce, la création d’un jardin pédagogique pour les élèves du même village, la mise à disposition locative de vélos électriques .
Lors de la Via Romana, et pendant les diverses manifestations estivales lectures de textes de Jean-Pierre Graziani et de Marie-Jeanne Colombani, deux figures intellectuelles de notre région, projection d’un film sur la Castagniccia, concert de chansons pour enfants entre autres.
Une source de revenus importante pour les diverses associations de la région est attendue de la société des eaux d’Orezza , engagée à verser annuellement à la Collectivité Territoriale 100000 euros (130000 euros en 2021), une manne qui a permis déjà l’achat d’un minibus pour l’association « a Ceppa », et dont on espère un versement régulier, puisque les dossiers déposés ont selon les propos du directeur des Eaux d’Orezza été validés.
En janvier, un rassemblement au couvent d’Orezza avait eu lieu en présence de représentants de la Collectivité Territoriale et du député Jean-Félix Acquaviva dans l’optique d’une restauration de cet important monument du patrimoine corse, soutenue par tous les responsables. Il est toutefois au préalable nécessaire que la municipalité de Piedicroce puisse se rendre maître de ce domaine abandonné par son actuel propriétaire.
Quoi qu’il en soit, et malgré toutes les questions encore à résoudre, l’élan est donné, et nous ne pouvons que souhaiter la réussite à cette association au nom si prometteur.
Il ya juste DIX ans, charly marcelli recevait le ministere institue
Le 3e dimanche de l’Avent, dit « Gaudete », dimanche de la joie, Charly Marcelli, que toute la région connaît bien, recevait le « ministère institué », une mission définitive confiée par l’évêque du lieu à des laïcs pour assister les prêtres dans la liturgie, par le service de la lecture et de l’autel. Charly occupait fidèlement cette fonction depuis longtemps, mais la reconnaissance par la communauté catholique de sa mission fut un honneur pour lui et pour le village de Nocario, et les autres villages où Charly peut rendre ce service.
Le nombre de prêtres, la présence d’une bonne chorale, l’affluence de la famille et des amis fut, ce jour-là, la manifestation du soutien que tous voulaient apporter au ministère confié à Charly. Cet engagement est fort. Une vidéo avait été tournée, des photos avaient été prises ce jour-là pour en fixer le souvenir. Francine, l’épouse de Charly, nous a confié ces images pour que nous les diffusions de manière plus large sur le site de Nocario, afin que puissent être touchés tous ceux qui ont un intérêt pour ses habitants. Qu’elle en soit remerciée. Il ne s’agit là que de cours extraits de cette utile archive, mais juste aperçu de ce grand jour.
Sur quelques images, on aperçoit le regretté Victor, frère de Charly. Une occasion de le rappeler à notre mémoire.
Le san pedrone a l’honneur sur corSe matin
Ce dimanche 7 novembre, l’image du jour est une belle photographie de Xavier Grimaldi magnifiant le sommet omniprésent de l’Orezza.
https://www.corsematin.com/articles/image-du-jour-le-san-petrone-habille-pour-lautomne-121451
Un bel insecte
Via romana 2021
Pascal Capdevila 3eme de la 50km Lambert Santelli et Noël Giordano 1er et second de la 50km au passage du haut du village
La châtaigneraie, un objet de recherche
Plusieurs habitants de l’Orezza ont reçu ces derniers mois la visite d’une jeune femme dont la conversation respectueuse et pertinente écartait l’idée qu’elle fût une touriste ordinaire. Dans la maison Paoletti de Petricaggio, devenue Maison du Parc Régional de Corse, elle occupait un logement prêté par l’administration du Parc, étant donné le sujet de son mémoire de Master 2e année, relatif à la châtaigneraie de Corse. De juin 2020 à mi-septembre 2020, Doria Bellache a tenté de rencontrer en Castagniccia les personnes encore actives dans la castanéiculture et tous ceux qui conservent une connaissance mémorielle des pratiques castanéicoles, un savoir dont nous savons à regret qu’il est en train de se perdre et que les études appliquées de notre chercheuse contribueront à une tentative de conservation, et qui sait ? de renaissance.
Doria, quelles circonstances vous ont amenée à ce séjour studieux en Orezza, si loin de votre région d’origine ?
C’est la rencontre avec Vincent Battesti, chercheur au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris où j’étais étudiante, qui m’a donné cette opportunité. J’avais rédigé un mémoire bibliographique pour ma première année de master, sur une oasis d’Arabie Saoudite , qui portait sur l’oasis d’al-‘Ulā en Arabie Saoudite sur laquelle il travaillait. Cette étape franchie, la 2e année de master exigeait un mémoire plus approfondi avec étude ethnographique sur le terrain. J’avais commencé à affiner mon sujet de recherche qui portait sur « Agriculture et arboriculture en méditerranée ». Mon directeur de master m’a conseillé de me rapprocher de Vincent Battesti qui poursuivait également un travail de recherche sur les châtaigneraies en Corse, dans le même domaine que celui qui m’intéressait, l’arboriculture en méditerranée et ses socio-ecosystèmes. C’est alors qu’il m’a proposé comme sujet de mon mémoire de master 2 « les châtaigneraies de la vallée d’Orezza. »
Depuis combien de temps êtes-vous en Orezza ?
De juin à mi-septembre 2020, j’ai accompli mes recherches sur le terrain, puis je suis rentrée rédiger mon mémoire et assurer sa présentation. En avril 2021, une étude avec l’INRAE au sein de l’unité de recherche de l’université de Corte sur les agrumes de Corse m’a offert l’opportunité de revenir sur l’île. (Après avoir logé près de Corte, elle a demandé à José et Elisabeth Mattei si elle pouvait rester dans leur maison de E Celle plutôt que de rentrer sur le continent, ce qu’ils ont aimablement accepté)
Ce temps solitaire et studieux n’a pas été trop difficile ?
Les rencontres relatives à ma recherche étaient fréquentes, et c’est surtout le soir que devant mon ordinateur je mettais en ordre mes observations. En permanence préoccupée par mon sujet, je n’ai jamais souffert de la solitude, d’autant que partout j’étais très aimablement accueillie.
Pour vous, la Corse, la Castagniccia, était une découverte ?
Complètement. Je viens d’une région de culture céréalière de plaine, la Seine-et-Marne, Je ne connaissais ni la Corse, ni la montagne corse, ni la châtaigneraie, et surtout pas la Castagniccia, une micro-région aux particularités écologiques remarquables. Ce fut pour moi une découverte.
Cette découverte vous a-t-elle enthousiasmée ?
En anthropologie, certains défendent le fait de s’intéresser à un milieu avec lequel on n’est pas familier de façon à conserver un regard neuf, une analyse aiguisée, de la curiosité. Chaque jour m’offrait de nouvelles découvertes, des informations différentes de la veille, une motivation supplémentaire à découvrir davantage.
Votre présence n’est pas banale. Une continentale venue ni pour le tourisme, ni par attachement familial ou sentimental, et pour un assez long séjour. Comment l’avez-vous vécu dans nos villages ?
Je n’y étais qu’à la belle saison, ce qui facilite les choses. Comme peu de personnes y résidaient dans la période où j’y étais, les rencontres fréquentes des mêmes habitants créaient des liens, de vraies relations. Ceux qui étaient à la base des informateurs pour mon travail de recherche devenaient aussi des amis. J’ai été très bien reçue partout.
A la lecture de votre mémoire, très instructif, même pour les connaisseurs, on éprouve une certaine nostalgie devant la déshérence actuelle de la châtaigneraie.
Il s’agissait avec les conseils de Vincent Battesti, de contribuer à une ethnobotanique du châtaignier et à une description de tous les usages et pratiques liés à cette plante. Mais le constat de la déprise agricole, dans les discours des informateurs et sur le terrain même d’observation, s’est naturellement imposé. L’Histoire et le Passé ont une très grande importance dans la culture. Au-delà d’une simple nostalgie, d’autres anthropologues ont noté (Dans le Niolu, notamment) que le passé est dans le présent chez la plupart des Corses.
Toute une civilisation agro-pastorale semble s’éteindre inexorablement
L’adaptation à l’environnement a perduré pendant des siècles en Castagniccia. Il n’émerge pas encore de nouvelles solutions d’occupation de l’espace agro-pastoral qui puissent se développer et s’installer durablement, ce qui engendre une certaine nostalgie pour un mode de vie dont on se remémore les aspects les plus harmonieux. Mais si l’on ne voit pas encore ce qui peut advenir, la richesse environnementale de cette vallée d’Orezza laisse penser que tout est possible.
Vincent Battesti a mis en ligne le mémoire de recherche de Doria Bellache, afin que tous ceux qui veulent le consulter puissent le faire. C’est un mémoire de 134 pages, à vocation scientifique, et qui contient bien des connaissances diffuses dans les mémoires des habitants de la châtaigneraie, ordonnées en une étude systématique et qui a obtenu une très bonne note à l’issue de sa soutenance. Doria Bellache espère maintenant obtenir les crédits nécessaires à une longue étude d’au moins trois années qui débouchera sur une thèse de doctorat dans le même domaine de recherche. C’est évidemment ce que nous lui souhaitons, avec la perspective du plaisir de la revoir parmi nous.
Le vitrail de la façade de La Chapelle Saint Jean a été mis en place
Comme annoncé dans un précédent article, le vitrail dessiné et réalisé par Robert Stefani de Solane a été installé le 28 juillet dans son logement, remplaçant une fenêtre faite de verres bleutés.
Un cadre en bois a été réalisé par Pantaléon Alessandri, de manière à monter le vitrail sur charnières et permettre son nettoyage, une vitre, fournie par Patrick Alessandri et fixée sur la feuillure de ce même cadre, protègera le vitrail des agressions extérieures.
Il est prévu de réparer une fenêtre sud détériorée par l’épisode tempétueux du printemps, et d’empêcher définitivement les oiseaux de s’introduire par la porte latérale. Les portes seront bientôt repeintes, et le dallage du sol est en projet.
Les chapelles de nos hameaux restent encore des lieux communautaires où la vie des habitants trouve la source des solidarités villageoises. Merci à tous ceux qui ont le souci de les conserver et de les embellir.
Le vitrail vu de l’intérieur, magnifié par le soleil
Une sonorIsation PERFORMANTE pour l’eglise saint miChel
Dorénavant, à Saint Michel, il n’y aura plus à tendre l’oreille pour écouter l’homélie du prêtre ou les lectures liturgiques, il sera aisé de diffuser du son et de la musique depuis différentes sources, micro filaire et sans fil, CD audio ou mp3, clef usb ou smartphone émettant un signal Bluetooth, au moyen d’un amplificateur de qualité professionnelle et de six colonnes judicieusement placées pour sonoriser tout le volume de la nef. Afin de câbler chaque colonne, il a fallu conduire des câbles tout en haut des corniches, à près de 9 m de hauteur. C’est encore Robert Stefani, décidément une précieuse ressource humaine, qui s’est chargé de l’achat du matériel, de son installation et des réglages, avec l’aide de Paul Battesti et de membres de sa famille.
C’est fortuitement que cet équipement a d’abord servi pour célébrer deux cérémonies de funérailles le même jour, vendredi 21 mai, pour accompagner vers leur dernière demeure deux habitants bien connus de notre commune, Augustin Baccarelli de E Celle, 64 ans,et Marie-Thérèse Battesti, de Nocario, 94 ans. Les obsèques n’en ont été que plus dignes. Peut-être avant les prochaines fêtes religieuses de l’été pourra-t-on inviter les habitants à inaugurer la nouvelle sonorisation au cours d’une audition de musiques sacrées et profanes. Peut-être …
Robert procède aux derniers réglages Les colonnes sont efficaces et discrètes
Un VITRAIL pour la chapelle saint jean à Petricaggio
Robert Stefani, qui s’est déjà illustré par la création et l’installation de vitraux dans l’église paroissiale Saint Michel, avait proposé d’apporter un élément d’embellissement à la chapelle Saint Jean à Celle e Petricaghju. Il en a dessiné le projet, conforme à la vénération de Saint Jean Baptiste, le saint éponyme de la chapelle, ornée au fronton de la célèbre sentence : « non surrexit major Ioanne Baptista », il n’est pas né plus grand que Saint Jean Baptiste, en écho à la parole du Christ dans l’évangile de saint Luc (7, 28) « Je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne n’est plus grand que Jean ; et cependant le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. » Le vitrail représente un agneau, rappelant la parole du Baptiste dans l’évangile de Jean, 1,29 « Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde« , avec un phylactère sur lequel est écrit en latin « Ecce agnus Dei » (Voici l’Agneau de Dieu), parole que le prêtre reprend à la messe pendant la prière eucharistique. On retrouve le soleil couchant sur le San Petrone, les colombes de la paix et les couleurs dominantes assurant l’unité avec les vitraux de Saint Michel. L’œuvre est à la dimension de la grande fenêtre de la chapelle de la façade de la chapelle, et des travaux sont en cours pour confectionner un cadre vitré protecteur, et un système de charnière permettant de mouvoir le vitrail en cas de nettoyage ou réparation. Ainsi, la chapelle Saint Jean sera éclairée pour les fidèles par une lumière magnifiée par l’Agneau et la foi du prophète qui baptisa le Christ au bord du Jourdain. Robert n’a pas monnayé son travail, qu’il offre à la communauté villageoise. Les fournitures ont été payées par la générosité de ceux qui ont participé aux dons pour la conservation des églises de Nocario. Conserver la beauté de nos chapelles et de notre église, est une façon concrète de sceller l’unité de ceux pour qui Nocario et ses hameaux reste cher à leur cœur.
Ecce Agnus Dei Le vitrail éclairé Robert et sa création