Tous les articles par admin

Cloches et bougies pour espérer

Le mercredi 25 mars, les catholiques fêterons l’Annonciation, la visite de l’Ange à la Vierge Marie. Les évêques de France ont lancé une invitation à déposer sur vos fenêtres des bougies.
« Nous porterons devant Dieu notre humanité à la fois si forte et si fragile dans ce moment très spécial de son histoire. Nous entourerons de notre affection tous ceux qui ont vécu le deuil sans pouvoir être entourés. Nous intercéderons pour ceux qui auront des décisions à prendre à la sortie de cette crise »lancent les évêques de France dans leur invitation.
De même, nous sommes invités à faire sonner à 19h30 les cloches de TOUTES LES ÉGLISES. Que dans chaque hameau, Sainte Barbe à NOCARIO, Saint Martin à ERBAGGIO, Saint Jean à PETRICAGGIO et Saint Michel pour toute la COMMUNE DE NOCARIO, des volontaires fassent sonner les cloches à 19h30, en solidarité avec tous ceux qui souffrent de cette maladie touchant le monde entier.

« Un frais parfum sortait des touffes d’asphodèle»

Cet alexandrin extrait du fameux poème de Victor Hugo « Booz endormi », dans « La légende des siècles », évoque cette plante si abondante dans les prés et talus de notre village et dont les hampes florales surgissent à l’approche des processions rituelles du Vendredi Saint et de la fête de Pâques, célébrant ainsi la mort et la résurrection par leurs fleurs blanches dressées à plus d’un mètre du sol, accrochant la lumière et le regard des passants.

Sa forte présence sensibilisait bien sûr nos ancêtres. Les Grecs anciens situaient dans le « champs des asphodèles », l’un des trois lieux des Enfers avec les Champs-Elysées et le Tartare, le séjour des âmes qui n’avaient dans leur vie ni fait preuve de vertu, ni commis de méfaits, errant sans but pour l’éternité. Les tiges florales sèches constituaient d’excellentes torches ou allume-feu, et les racines souterraines épaisses pouvaient servir de nourriture.

Si malgré le vers de Victor Hugo, aucun parfum ne s’exhale de ces jolies fleurs blanches, il est difficile de ne pas admirer ces plantes printanières émergeant du gazon, comme sur le plateau de La Chapelle Saint Christophe, au-dessus de Nocario.

Sur le site de « Corse-Matin », un article de Lily Figari du 8 avril 2015, très bien documenté, évoque cette fleur bien connue des habitants de l’île, annonce heureuse du printemps.

Partout, sur les talus, s’élèvent les asphodèles.

Les portes rouges de saint michel

La préservation du patrimoine que représentent en particulier les églises de nos villages exige un entretien régulier, notamment des huisseries que les agressions atmosphériques fragilisent d’autant plus que les précautions protectrices ne sont pas prises.
La peinture des huisseries est une bonne action de protection. C’est ce que la municipalité de Nocario a entrepris cette année en demandant à Pantaléon Alessandri, ébéniste réputé de Petricaggio et spécialisé dans la restauration de mobilier d’église, de repeindre les portes de l’église Saint Michel et de La Chapelle Saint Martin. Le travail est en cours à Erbaggio, mais les portes de Saint Michel ont été achevées récemment.
Pantaléon précise la délicate question du choix des couleurs : avec le temps, une modification importante des couleurs de base utilisées par les artisans, pigmentation d’ocres jaunes ou rouges principalement pour des raisons techniques et économiques, se manifeste. Les rouges clairs deviennent roses, les rouges vifs tournent au marron, les marrons au jaune. C’est pourquoi, plus pour un souci de fidélité aux choix originaux que pour des raisons esthétiques, les portes de Saint Michel ont été repeintes en un rouge satiné dont la brillance va s’estomper avec le temps.
Après la restauration des tableaux, des fresques et des boiseries, et la mise en place des vitraux réalisés par Robert Stefani, la peinture des quatre portes de l’église piévane redonne encore à ce vénérable monument, lieu de mémoire, de piété et de rassemblement communautaire, la beauté qui convient à ce bien commun de tous ceux attachés à la commune de Nocario, hier, aujourd’hui et demain.

TEMPI FÀ

Aimablement prêtées par Charly et Victor Marcelli quelques photos anciennes de figures du village peut être inconnues pour les jeunes générations mais qui rappelleront bien des souvenirs à beaucoup d’entre nous. Si certains se reconnaissent sur les photos, qu’ils nous le signalent. Nous complèterons les légendes.

Pluie et vent

L’ automne aura été marqué côté météo par des périodes de grand vent et des pluies abondantes comme ces jours ci ou les ruisseaux descendant du San Pedrone se sont transformés en véritables torrents. En contrepartie il ne fait absolument pas froid annoncant un noël au balcon. Joyeuses fêtes de fin d’année à vous tous.

Sainte Barbe, entree dans l’hiver

Fidèles à leurs traditions, les habitants de Nocario se sont retrouvés pour célébrer leur sainte protectrice dans la chapelle qui porte son nom, au milieu du village. Ces rites immuables qu’accompagne le Père Piotr, assisté de Charly Marcelli, rassemblent les villageois dans une fraternité qui les unit et resserre les liens. Une forme de piété populaire qui permet, sans passer pour des zélateurs excessifs, d’exprimer une foi personnelle et profonde, la même qui animait nos ancêtres, porteurs comme nous aujourd’hui de la statue de la sainte, dans une modeste procession qui, pour une part, nous sanctifie nous aussi.

Sainte Barbe ou Barbara, selon la tradition, parce qu’elle refusait en tant que chrétienne d’adorer l’empereur, fut assassinée dans le cirque de Nicomédie en 235, et son bourreau fut aussitôt frappé par la foudre. C’est pourquoi tous ceux qui ont à maîtriser le feu, artificiers, artilleurs, sapeur-pompiers, la considèrent comme leur patronne. On l’invoque pour se protéger de la foudre dont on sait les colères funestes dans nos montagnes. Les chants et les prières de ce jour de décembre participeront sans doute à notre protection.

Les potagers de nocario

Au coeur de nos villages de Castagniccia, lorsque les yeux se portent alentour, sous le maquis, chacun distingue les étages de culture soutenus par des murets, patiemment édifiés pierre à pierre par les anciens. La végétation, le passage des animaux divaguants, ont démoli une bonne part de ces murailles qui avaient aidé les ancêtres à redresser les pentes pour rendre la terre apte à la culture, et permettre à la population de croître, au point d’accueillir au XIXe siècle, dans l’étage entre 600 et 700m, près de 150 habitants au km2 (Recensement de l’année 1872).
C’est toujours avec une certaine nostalgie qu’en scrutant les flancs des collines on les imagine riches de champs, de vergers, de vignes et de potagers, d’autant que dans chaque famille des grands-parents ont raconté leur enfance, et l’abondance sans doute exaltée par le regard de la jeunesse, mais difficile à mettre en doute. Irriguée par les nombreux torrents et sources, rendue plus docile par le travail des hommes, la terre offrait la vie.
Ceux des habitants qui peuvent demeurer en permanence ou pour de longs séjours dans les villages, sont tentés par ce rêve ancien, encouragés par la méfiance actuelle à l’égard de l’industrialisation de l’agriculture et de l’alimentation, le souci d’une nourriture saine, fraîche et goûteuse, issue de nos mains et non de lointaines usines.
Quelques habitants de Nocario tentent de faire revivre ces potagers de leur enfance, plus pour le plaisir d’effleurer un plant de tomate et en exhaler le vert parfum que vraiment pour se nourrir, mais aussi pour accomplir un geste essentiel, celui de se pencher vers le sol ou s’élabore silencieusement la sève primordiale dont dépend toute existence humaine.
En hommage à ces poètes, nous avons voulu visiter leurs jardins, petits ou grands, modestes ou plus ambitieux, soignés ou plus négligés, et vous en offrir quelques images, bien figées et imparfaites en regard des changements qu’offre leur contemplation en lumières, couleurs formes et parfums, espérant ainsi susciter d’autres envies de légumes, de fruits et de fleurs.

A suivre …